[Vernissage] « UTOPIE » | Exposition de photographie d’Ana Carvalho

Du 7 mai au 30 juin 2025, la Maison du Portugal – André de Gouveia accueil l’exposition de photographies « Utopie » d’Ana Carvalho avec des textes de Gonçalo M. Tavares.

Récit à la première personne

Dans cette exposition, je cherche, à travers les couleurs, le contraste entre la lumière et l’ombre et la composition même des images, à créer une atmosphère quelque peu irréelle qui suggère un mélange d’espérance, de rêve et d’illusion associé à l’utopie, dont la réalisation est constamment menacée par des dérives de tous ordres qui en font à jamais quelque chose qui est hors d’atteinte. Il s’agit d’un concept qui, de par son caractère vague, est utilisé, voire fait l’objet d’un usage abusif tant par la religion que par la politique, lesquelles promettent le paradis au ciel comme sur terre.
En relisant « Utopie » de Thomas More, il m’est venu à l’esprit que j’avais dans mes archives des photos qui entraient en correspondance avec l’essence de cette œuvre et exprimaient d’une certaine manière le binôme inséparable utopie/dystopie. Ma fasciation pour ce thème a un lien direct avec mon histoire personnelle. Je m’explique : Je suis partie du Portugal en octobre 1975, en peine euphorie révolutionnaire, pour aller étudier avec une bourse d’étude dans l’ex-RDA, un pays dit « socialiste » où j’espérais trouver le « paradis ». Je me suis carrément trompée et, avec le temps, j’ai ni par découvrir que le chemin pour parvenir à l’utopie était très sinueux et le prix à payer très élevé.
Malgré tout, VIVE L’UTOPIE !
C’était elle et le 25 d’Avril qui ont changé radicalement ma vie.
Mais revenons à la photographie. Au cours de ma recherche, je suis tombée sur des photos qui, selon moi, reflètent le caractère abstrait ou symbolique de l’idée d’une espérance toujours assombrie par une menace ou une autre. Le thème «Utopie » m’a également menée à Gonçalo Tavares, qui mieux que quiconque a mené une réfexion sur son essence, son caractère de nécessité et ses implications. J’ai parlé avec lui et il a réagi avec enthousiasme à ma suggestion d’écrire quelques textes pour accompagner les photographies.