Sousa Mendes | Eduardo Lourenço : Humanisme et conscience. 100 pensées et actions

Pour l’année du centenaire de la naissance du philosophe portugais, le collectif artistique Borderlovers présente l’exposition Sousa Mendes / Eduardo Lourenço, humanisme et conscience : 100 images et pensées.

De nombreux liens unissent Eduardo Lourenço à Bordeaux, la ville de Michel de Montaigne, référence majeure pour l’essayiste portugais. C’est là qu’il émigre à la fin des années quarante, avec une bourse universitaire, et qu’il y rencontre sa future épouse, Annie Salomon.

Tout au long de son œuvre, Eduardo Lourenço a marqué de son empreinte le panorama intellectuel portugais et européen, s’interrogeant inlassablement sur la question de l’Europe, sur la possibilité d’une conscience européenne, sur l’avenir de la culture dans cet espace prometteur et promis, mais toujours reporté ou interrompu – « la nécessité d’une conscience européenne, capable d’être facteur de paix, de développement, de cohésion et de diversité culturelle, et l’urgence d’une volonté politique capable de combattre les égoïsmes nationaux responsables des tragiques guerres européennes qui ont fait des millions de morts.”

D’autre part, l’acte courageux de désobéissance d’Aristides de Sousa Mendes, en 1940, aux ordres formels reçus du gouvernement portugais, délivrant des milliers de visas, qui sauveraient des milliers de vies, était un acte élevé de conscience personnelle et a valu le consul portugais, une reconnaissance et une dimension universelle, relative à un portugais, unique dans l’histoire. Nous pensons que cet acte noble a été un trait majeur, dans l’esquisse d’une Europe et d’un Monde meilleurs, rêvés et voulus par Eduardo Lourenço.

Nous aimons à penser que l’héritage d’Aristides de Sousa Mendes et l’héritage culturel et l’œuvre d’Eduardo Lourenço, que José Tolentino Mendonça a décrit dans son homélie lors de ses funérailles comme « un explorateur et un cartographe, un détective et un psychanalyste du destin, un sismographe et un décrypteur de signes, une antenne critique et un instigateur généreux et éclairé », se complètent, comme lumières d’une même conscience humaniste, celle de l’action et de l’urgence, et celle de la pensée.

L’exposition
Sont 100 images qui résultent d’une pratique d’atelier et de vie souvent pratiqué par les artistes, le journal graphique, bien que dans ce cas, sur des feuilles A3 volantes. Formellement et techniquement, il recourt aux techniques du dessin, du graphisme, de la sérigraphie, de l’illustration et de la peinture.
Les sept illustrations originales, réalisées par Mathieu Sodore, avec des arrangements graphiques de Daniel do Nascimento, et faisant allusion au centenaire du philosophe, ont été imprimées en séries sérigraphiques, qui ont ensuite été reprises manuellement par Pedro Amaral et Mathieu Sodore, contenant 100 références visuelles symboliques, se référant à l’univers complexe et vaste de l’écrivain portugais : Montaigne, Galilée, Husserl, Kierkegaard, Heidegger, Sartre, Goethe, Hegel, Vergílio Ferreira, Camões, Fernando Pessoa, Almada Negreiros, Paul Klee et Charles Chaplin, en sont quelques exemples.

Le commissariat est partagé par Pedro Amaral et Isabel Barradas, présidente du comité Sousa Mendes. Le résultat est un voyage visuel dans l’univers du philosophe portugais, avec une incursion épistolaire dans l’héritage d’Aristides de Sousa Mendes. Accompagnant les 100 images au format A3, une peinture grand format rappelle l’événement.

Le vernissage de l’exposition, organisé le 10 novembre à 18h30 réunira le général Luís Sequeira pour une conférence, suivie d’un débat sur Eduardo Lourenço et Aristides de Sousa Mendes.

Organisation : Comité Sousa Mendes; Borderlovers.