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3 artistes / Photosynthèse

07 janv. 2025 - 29 janv. 2025

Informations pratiques

À la croisée de recherches plastiques autour du médium photographique et d’une réflexion sur la nature, les travaux de Brenda Hoffman, Paula Noé-Murphy et Bettina Pell révèlent une démarche commune : respecter, conserver et préserver la biodiversité.

La sensibilité à l’énergie lumineuse est aussi nécessaire à la photographie qu’à la photosynthèse végétale.

À partir de cette évidence, et en utilisant comme medium principal la photographie, en alternant science et poésie, les trois artistes proposent une synthèse plastique qui met en avant la beauté inspirante et la fragilité de la nature, ainsi que l’immédiate nécessité de sa préservation.

Cette exposition aborde également la rencontre, intrinsèque à leur démarche, de ces trois artistes avec la nature à travers les matériaux qu’elles récoltent et transforment (terre, graines, plantes…)

Les artistes :
Brenda Hoffman a au cœur de sa pratique le monde végétal. Les cycles de la nature, les spécimens en extinction, les plantes qui voyagent, sont dans ses réflexions quotidiennes
Pour « 3 artistes / Photosynthèse », elle présente quelques pièces de sa série LUMEN BOTANICA et Migrations #1, grand cyanotype sur soie.

Les taxons présents dans LUMEN BOTANICA (2020 / en cours) sont des espèces en danger d’extinction ou de raréfaction en France métropolitaine. Toutes les espèces présentes font partie du ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) de la région d’Île-de-France. Les photographies originales sont des impressions par contact direct des plantes sur un support photosensible argentique exposé au soleil. Ce sont des lumenprints qui n’ont pas été fixés.
Mode d’emploi :
À l’intérieur de chaque boîte de conservation il y a un lumenprint original. Vous êtes invité à découvrir cette impression au risque de la faire disparaître.
Comme les espèces s’éteignent dans notre territoire, sans que nous nous en apercevions, les images disparaissent silencieusement.

Dans Migrations #1 (2024) l’artiste fait référence aux océans. Les mers sont connectées aux fleuves par les estuaires. Les hommes sur terre par la théorie de l’Ève mitochondriale… Issue elle-même de plusieurs migrations, Brenda Hoffman a été élevée par deux femmes, l’une mapuche, l’autre guarani. Parce que tous les êtres font partie de la biodiversité, Migrations est un drapeau pour la paix.


Paula Noé-Murphy
réalise, de façon d’abord presque rituelle, un travail aux allures archéologiques pourtant inversées, puisque celui-ci se caractérise par une série d’actions diverses qui se superposent. En effet, tel un millefeuille, chaque étape recouvre l’autre de sorte qu’il devient difficile de nommer sa démarche. Est-ce du land art puisqu’elle commence par une installation éphémère dans la nature qu’elle défait ensuite ? Ou bien de la photographie, du dessin, ou encore de la photographie dessinée par-dessus l’autre ? Dans tous les cas, l’artiste interroge notre rapport au subjectif, au biologique, et aux catégories scientifiques. Elle nous montre le va-et-vient entre le micro et le macro, le bidimensionnel et le tridimensionnel comme à travers un prisme donnant lieu à de multiples interprétations. Son travail a déjà été qualifié de panthéisme baroque. Quoiqu’il en soit, par le moyen de ces images, parfois semblables à des tatouages, elle questionne de façon poétique nos certitudes: est-ce animal, végétal ou minéral ? Elle nous rappelle ainsi de manière plutôt abstraite et rythmée que le caillou que nous ramassons peut parfois avoir une origine différente de celle que nous supposons (arbre pétrifié, ammonite…).
Au fil du temps, l’expérience du travail dans les bois, plages et jardins lui a progressivement appris le respect de la biodiversité au moment de réaliser chacune de ses créations in situ (ainsi, par exemple, elle a cessé de colorier sur place avec les épices qui éloignent les insectes).


Bettina Pell
déploie une réflexion formelle et sensible, espiègle et rigoureuse, autour du végétal. Dans son travail, différentes techniques sont mises en œuvre au service d’un herbier extensif commencé en 2018, dans lequel l’imaginaire et la réalité se croisent et s’hybrident en une fiction scientifique où se côtoient cyanotypes, peintures botaniques, graines inventées et conservatoires allégoriques en céramique.

Dans cette exposition autour du medium photographique, l’artiste présente des cyanotypes (procédé photographique ancien utilisé dès ses débuts par les scientifiques, notamment par la botaniste Anna Atkins qui en a réalisé un premier herbier en 1843). Dans ses cyanotypes, tirages photographiques en grand format, Bettina Pell associe dans ses compositions dessins botaniques et vraies plantes dans un esprit de vrai-faux herbier.
D’illusoires herbiers lumineux, réalisés à partir de cyanotypes sur calque rétroéclairés créent par une superposition d’images des jardins inventés. Ces boîtes lumineuses, comme autant de panneaux publicitaires offrant des produits de consommation, éclairés et attrayants, proposent une nature idéalisée qui n’existerait plus qu’en apparence.

Des peintures réalisées en technique mixte (cyanotypes sur papier de soie marouflés sur toile et retravaillés en nombreuses couches de lavis colorés) mettent en scène des végétaux.

En complément de ce travail photographique, des « Conservatoires de graines», jardins sous cloche au temps suspendu, évoquent d’incertaines tentatives de préservation d’une nature en danger.
Une « séminothèque de référence », collection de graines fictives en céramique complète poétiquement cet improbable herbier.

Date

Vernissage le mardi 7 janvier 2025

Horaires

Du mercredi au vendredi de 10h à 12h et de 14 à 18h
Mardi de 14h à 18h
Fermé le week-end

Tarifs

Gratuit Entrée libre
Dans la limite des places disponibles

Maison de l'Argentine

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