Trompettiste américain le plus doué de sa génération, Ambrose Akinmusire conjugue mélodies captivantes et beats puissants. Il déploie une musique organique, qui peut aussi bien s’inspirer du jazz pur et dur, de l’avant-garde, de la musique de chambre ou du hip-hop. Pour son nouveau trio, il invite l’américain Billy Hart, qui fut batteur de Miles Davis, et le guitariste impressionniste Jakob Bro.
Ce set immanquable est précédé par celui de Benoît Delbecq, grand explorateur du son et inventeur d’un doux jazz futuriste. Depuis son piano, il actionne des pédales qui réinjectent en temps réel des miniatures musicales qui viennent de naître sous les doigts de ses comparses américains, afin que Mark Turner, John Hébert et Gerald Cleaver, trois sommités du jazz contemporain international, revisitent en finesse leurs propres esquisses et réalimentent la rêverie.
Ambrose Akinmusire et Benoît Delbecq sont chercheurs en horizons élargis. Si Akinmusire a régulièrement composé pour des quatuors à cordes, on le retrouve aussi sur l’album To Pimp a Butterfly de Kendrick Lamar, un classique du hip-hop. Adoubé par des légendes du jazz telles que Randy Brecker ou Archie Shepp, il a sorti cinq albums sur BlueNote, le plus grand label de jazz, qui l’ont propulsé aux avant-postes de la nouvelle génération. Delbecq, qui fut dès l’adolescence un protégé de Mal Waldron et de Steve Lacy, a construit un parcours original qui l’a conduit, avec de multiples formations, à explorer des vibrations musicales dans lesquelles, la finesse du doigté sur le clavier du piano – souvent préparé, l’utilisation délicate de l’électronique et la qualité d’écoute entre les instrumentistes sont les composants essentiels. Ce quartet, né d’une rencontre avec le saxophoniste Mark Turner, s’est produit pour la première fois en 2016 dans le West Village de New York.