Anouck Genthon / Jack Wright + Pascal Battus + Ben Bennett

Pour cette première partie, le violon d’Anouck Genthon vous emportera.

Biographie
Née en France et vivant en Suisse, Anouck Genthon est violoniste. Ses réalisations musicales portent une attention singulière au son  et à l’écoute. Elle explore les potentialités de son instrument tout en développant un langage personnel nourri d’improvisations et  d’écritures. Elle collabore en duo avec Jacques Demierre, Antoine Läng, David Meier, Lionel Marchetti, Ed Williams, avec le trio  tangent+mek, le Quatuor LGBS, le Recueil des miracles, Le UN, Insub Meta Orchestra et le Grand Chahut Collectif.

Son intérêt pour le sonore s’exprime aussi par des dispositifs intégrant la marche in situ. A l’écoute de l’environnement, elle développe son travail à partir des conditions de propagation du son et de sa perception (Song walk with me w/Antoine Läng, Notice w/Mathias  Forge, A l’affût w/Grand Chahut Collectif, Ring w/Jason Khan, Olga Kokcharova, Antoine Läng).

Ethnomusicologue de formation, elle retient dans son jeu les traces des musicien·ne·s touareg·ègue·s qu’elle a côtoyés au Niger. De cette imprégnation sont nés les projets aẓǝl en solo, tǝɣǝrit avec Jacques Demierre et l’A Neuve avec David Meier. Les liens entre musiques traditionnelles et musiques expérimentales n’ont de cesse d’attiser sa curiosité. Dans Le Recueil des Miracles, pièce de Louis Schild avec Anne Gillot, Laurent Estoppey, Laurent Bruttin, Antoine Läng, David Meier et la chorégraphe Claire Dessimoz, elle  explore certaines composantes sonores spécifiques à la tarentelle du sud de l’Italie.

Intéressée par les musiques électroacoustique et électronique, elle prend part à différents projets de création en tant qu’interprète,  compositrice et improvisatrice dans les pièces « Phasme » avec Lionel Marchetti, « Entre temps » de Patricia Bosshard avec Olga  Kokcharova, Luc Müller, Quatuor LGBS, et dans la forme augmentée du Quatuor LGBS avec suivant les contextes Nicolas Sordet, Claude Jordan, Thierry Simonot, Olga Kokcharova, Hubert Michel.

La démarche collective est très présente dans son travail, elle s’implique dans plusieurs grands ensembles, le Grand Chahut Collectif, Insub Meta Orchestra, Le UN, dans les entités artistiques @ptt et Insub. à Genève, ainsi qu’au sein de la Fédération Genevoise des Musiques de Création. Ses concerts la conduisent régulièrement à parcourir l’Europe, les Etats-Unis, le Canada et la Russie, et son travail est édité chez Wide Ear Records, Newwaveofjazz, Another Timbre, Confront Recordings, Pan y rosas discos, UNRec, Insub. Records, Le petit label, Thödol.

Pour cette seconde partie, retrouvez plusieurs talents à l’œuvre : Jack Wright, saxophone soprano ; Ben Bennett, percussions et Pascal Battus, surface rotatives.

Biographies
Jack Wright est un saxophoniste de Philadelphie, faisant partie des l’improvisateurs libres américains. Toujours actif et en tournée,
il est aujourd’hui âgé de 80 ans. Activiste et universitaire avant d’être à plein temps dans la musique dès 1979, jouer librement reste sa voie, le sillon qu’il creuse sans cesse. Après la pandémie de Covid-19, il tourne à nouveau en Europe (avril 2023) et aux États-Unis, où il est toujours le « Johnny Appleseed de l’improvisation libre « , comme l’appelait le guitariste Davey Williams. Au départ dans la
direction du free jazz, il trouve cela ennuyeux et conventionnel à la fin des années 90. Changeant de vitesse à quelques reprises, il joue maintenant des sons uniques dont il a le secret. Son jeu consiste en des hauteurs déformées, une précision temporelle, des multi phoniques intrusifs, des « virages » soudains et inattendus, des sons emprunts d’une certaine animalité et des notes « réelles » occasionnelles. Il s’associe principalement avec Zach Darrup, Ben Bennett, Evan Lipson et Ron Stabinsky, ses groupes les plus actuels étant Wrest, Minimal Disturbance, Roughhousing et Never. Il a publié un livre en 2017, The Free Musics, vendu à la plupart des joueurs gratuits aux États-Unis et à de nombreux en Europe. Il vient de sortir un livre de critique essentiellement politique, s’inspirant de son parcours, Shaky Ground.

Ben Bennett est percussionniste, il a développé une synthèse imposante et très personnelle de techniques traditionnelles et étendues prenant comme fondement le jazz, l’improvisation libre et la musique expérimentale. En recherchant une palette sonore élargie et un mouvement fluide entre des timbres disparates, il a distillé la batterie en un assortiment compact de peaux de tambour, de  membranes étirées et d’autres objets qui épousent diverses fonctionnalités lorsqu’il crée différentes relations physiques les uns avec les autres et les active par frappe, friction, respiration circulaire et autres techniques.
La musique de Bennett sonne comme électronique bien qu’elle soit entièrement produite par une interaction corporelle et de façon
acoustique. La polyvalence de son approche combinée à la simplicité de sa configuration permet un degré élevé de réactivité dans les situations d’improvisation, ainsi qu’une portabilité sans encombre. Bennett se produit et tourne activement depuis 12 ans, jouant à travers les États-Unis et à l’étranger en tant que soliste, ou dans le groupe avec Zach Darrup, Michael Foster, Evan Lipson et Jack Wright et avec de nombreux autres collaborateurs dont Pascal Battus, Leila Bordeuil, Tashi Dorji, Sandy Ewen, Travis Laplante, Ingrid Laubrock, Charmaine Lee, Fred Lonberg-Holm, Brandon Lopez, Weston Olencki, Jacob Wick et Nate Wooley.
Poursuivant sur la voie de la dématérialisation (faire plus avec moins), certaines excroissances de la pratique de Bennett n’ont  impliqué aucun instrument ou objet. Entre 2014 et 2019, Bennett a diffusé en direct 300 épisodes d’une série YouTube intitulée Sitting and Smiling, dans laquelle il était assis en tailleur sur le sol, souriant directement à la caméra sans bouger, pendant quatre heures à chaque fois. Sa chaîne est devenue virale en janvier 2015, créant un buzz internet/média et obtenant une couverture
de The Atlantic, VICE, Gawker, TechTimes et d’autres points de vente. Il a été diffusé en direct au Museum of Contemporary Art Australia et a reçu plus de 17 millions de vues dans le monde.

Pascal Battus est un artiste sonore, improvisateur, compositeur. Il développe une pratique du son plus attentive au geste sonore, à l’écoute et à la situation qui les détermine qu’à un instrument défini : le pick-up de guitare (micro de guitare sans guitare), les surfaces rotatives, la guitare « environnée » (guitare électrique sur table + micro contact + objets divers + électronique), la percussion (objets amplifiés ou non)… Son travail est régulièrement diffusé sur les ondes internationales (France Musique, Resonance FM…). Il a joué en Europe, aux Etats Unis, au Canada, en Asie, au Moyen-Orient, en Australie… En solo ou plus fréquemment avec d’autres musiciens. Il travaille souvent avec des danseurs, des performeurs plasticiens (vidéo, lumière, sculpture…). Il réalise des Graphones (dessins sonores) et co-invente les Massages Sonores. Ses disques sont édités chez Potlatch, Corpus Hermeticum, Amor Fati, Another Timbre, Cathnor, Organized Music From Thessaloniki, Herbal International…